Le 12 février 1857, Offenbach fait représenter dans son théâtre des Bouffes-Parisiens (salle Choiseul) un nouvel opéra bouffe en 1 acte : Croquefer ou " Le dernier des paladins ".
La pièce fut interdite la veille de la première, car elle comportait 5 personnages au lieu de 4 autorisés. Malgré les démarches, Dame Censure ne cède pas.
Les auteurs ont alors une idée ingénieuse. Ils imaginent que l’un des personnages (Mousse-à-Mort) avait eu la langue coupée dans un combat contre les Sarrazins. Les phrases qu’il devait prononcer étaient inscrites sur des panneaux qui étaient lus par les spectateurs le moment venu. Dans la partition, Offenbach remplaça le texte par des aboiements.
Les auteurs se mirent ainsi les rieurs de leur côté et la Censure donna son accord.
Argument
Le "dernier des paladins", Croquefer, est en lutte depuis 23 ans avec Mousse-à-Mort ; mais, ruiné totalement, il serait disposé à accepter une paix peu glorieuse, n'était son écuyer Boutefeu, plus soucieux de l'honneur de son maître que ce dernier lui-même. Or Croquefer a capturé Fleur-de-Soufre, la fille de Mousse-à-Mort, qui aime le neveu de Croquefer, Ramasse-ta-Tête, et est aimée de lui. Une trêve étant intervenue, chacune des parties à ce conflit fait boire à l'autre, dans un vin d'honneur, un "poison des Borgia" fatal, qui est en réalité un violent purgatif. Dès la reprise des hostilités, menées par une armée de cuisinières muettes et de personnages en bois et en carton, la médecine fait son œuvre et chacun court... s'isoler. Mais voilà qu'une lettre arrive : nous apprenons que les auteurs de Croquefer viennent d'être enfermés à l'asile d'aliénés de Charenton !